- surérogation
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• 1610; supererogation 1374; lat. jurid. supererogatio, de supererogare « payer en plus »♦ Vx ou littér. Ce qu'on fait au-delà de ce qui est dû ou obligé.⇒SURÉROGATION, subst. fém.Vx ou littér. Ce qui est accompli en bien au-delà de ce qui est de commandement, d'obligation, notamment en matière de dévotion. La frugalité, la tempérance, la modestie en toutes choses ne sont pas seulement pour nous des vertus de surérogation (...) ce sont des vertus de commandement (PROUDHON, Guerre et paix, 1861, p. 351).♦ De surérogation. Surérogatoire. Pour tous les autres pays, le commerce étranger n'est qu'accessoire et de surérogation. Je ne prétends pourtant pas nier l'utilité du commerce extérieur (DESTUTT DE TR., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 334).♦ En surérogation de. En plus de, en supplément de. Ma femme te donnera sa garantie en surérogation de mes revenus (BALZAC, Contrat mariage, 1835, p. 338).♦ RELIG. CATH. Prières de surérogation. Prières de dévotion supplémentaires, dites en dehors du cadre liturgique. Les prières de surérogation qui se disaient pendant la nuit ou pendant le jour qui s'écoulait entre l'enterrement factice et l'inhumation définitive (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1832, p. 488).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: surerogation; dep. 1740 -ré-. Étymol. et Hist. 1374 supererogacion (JEAN GOULAIN, trad. du Rational du devin office, B. N. 437, f° 368 r° ds GDF.); 1389 supererogation (L'Orloge de sapience, Maz. 923, l. I, chap. XII, ibid.) — XVIIe s.; 1610 surerogation (P. COTON, Institution catholique, II, p. 933 ds R. Philol. fr. t. 43, p. 133: œuvres de surerogation, c'est à dire œuvres non commandées). Empr., puis adapt. au moy. du préf. sur-, au b. lat. supererogatio « action de donner en sus », lat. chrét. « action de faire plus que son devoir », dér. du b. lat. supererogare « donner en sus, dépenser en sus » (super- « en plus, au-delà », cf. préf. sur-, super-; erogare « payer, dépenser », de e-, cf. préf. é-1, et rogare « demander, solliciter »). Le verbe supererogare est notamment empl. dans la parabole du bon Samaritain (Luc 10, 35), où ce dernier, après avoir donné deux deniers à un hôtelier pour qu'il prenne soin d'un blessé, lui dit: ,,ce que tu dépenseras de plus (quodcumque supererogaveris), je te le rendrai à mon retour``.
surérogation [syʀeʀɔgɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1610; de sur-, et d'après supererogation (1374); lat. jurid. supererogatio, de supererogare « payer en plus ».❖♦ Vx ou littér. (t. de dévotion au XVIIe). Ce qu'on fait au delà de ce qui est dû, commandé ou obligé. || Œuvre de surérogation (Voltaire, in Littré). || Devoir, obligation et surérogation. — En surérogation de… : en sus de (Balzac, le Contrat de mariage, Pl., t. III, p. 190).1 (…) on m'avait aussi rendu de votre part, quinze louis d'or, que l'ami commun qui a négocié, vous a laissés de surérogation.Beaumarchais, Mémoires… dans l'affaire Goëzman, p. 21.2 Je ne vois plus que Mme Lanvin qui fasse de la tapisserie par besoin de faire de la tapisserie, c'est-à-dire de projeter sur le canevas le surplus de ses furibondes facultés créatrices. Il ne m'appartient pas de dire si je dépense, à broder au point croisé, une surérogation quelconque.Colette, l'Étoile Vesper, p. 217.
Encyclopédie Universelle. 2012.